lundi 4 novembre 2019

Prānāyāma pour équilibrer l'énergie mental


« Dans les pays occidentaux, le yoga concerne uniquement les muscles du corps et tout cela avec un peu de méditation. En réalité, le processus consiste à enseigner aux gens prānāyāma et pratyāhāra. Et l’élément fondamental que nous devons apprendre et acquérir de nous-mêmes est pratyāhāra: comment se synchroniser avec le Vide. Nous devrions être en mesure de nous réduire à zéro. Et là, nous avons le pouvoir. Zéro peut tout multiplier, et ramène tout à zéro. » Yogi Bhajan

Prānāyāma, pratyāhāra et méditation


Le mental connait de nombreux états et étapes. Il génère constamment les ondes de pensée dont vous avez besoin pour que vous et votre cerveau puissiez être en relation au monde. Normalement, les gens enseignent aux méditations de restreindre le flux de la pensée. Or vous ne pouvez pas empêcher les pensées d'être produites, mais vous pouvez modifier votre relation avec elles de manière sélective.

La plupart des méditations vous mènent à l'état de suspension ou de vide. Quelques-uns vous apprennent même à atteindre l'état de pratyāhāra, l’absorption. Concentrer la méditation du mental sur cet état précis : voilà le travail de ce prānāyāma.

Comment pratiquer


Assis en posture confortable, la colonne vertébrale droite, le menton légèrement rentré pour aligner la nuque. Les paupières presque fermées, concentrez votre regard sur ājnā, entre les sourcils.

1. Dans cette posture, fermez la narine droite avec l’index droit (ou « doigt de Jupiter »). Inspirez profondément par la narine gauche. Puis suspendez la respiration pendant 45 secondes. Enfin, avec le même doigt, fermez la narine gauche, et expirez par la narine droite en quatre étapes.

Continuez ainsi pendant 3 à 4 min.

2. Pratiquez la même séquence respiratoire, en expirant cette fois, toujours par la narine droite, mais en huit étapes.
Continuez ainsi pendant 10 min.

Puis inspirez profondément par les deux narines, suspendez le souffle pendant quelques secondes, puis expirez et détendez-vous.

jeudi 5 septembre 2019

Série de Kundalini Yoga pour le Cœur


«Ne haïssez personne, aimez tout le monde. Cela ne vous coûtera rien. L'amour ne coûte jamais rien. L'amour est l'acte le plus égoïste. Cela vous donne tant de protection, de grâce et de rayonnement ! Cela ne vous donne aucune petitesse ni souffrance. L'attitude de la vie consciente est d'aimer et de donner grâce à quelqu'un digne de votre confiance. Ne cherchez rien des gens. Donnez plutôt de l'amour et comptez sur Dieu. »  Yogi Bhajan
Le quatrième chakra est le chakra du Cœur, ou Centre du Cœur. Il s'appelle anahata, et représente l'ouverture  aux ressentis, à la compassion et à la capacité d'aimer. Au cœur de ce chakra, il n'y a pas de conflit. Le Ciel et la Terre sont en équilibre. La compassion centrée sur le cœur est universelle et inconditionnelle.

Voici une série de Kundalini Yoga, enseignée par Yogi Bhajan dans les années 1969-1970, qui agit sur anahata. Elle stimule l'énergie dans les trois premiers chakras et la canaliser et l'élever jusqu'au Centre du Cœur.

1. Courrez sur place en pendant 1 min face à chaque direction : 1 min vers le nord, 1 min vers l'est, etc.










2. Assis les jambes tendues devant vous, sautez sur place en soulevant le corps avec les mains. 1 à 2 min







3. Kundalini Lotus : en équilibre sur les fesses, attrapez vos gros orteils et tendez les jambes. Gardez le dos droit, dégagez la poitrine, et respirez longuement et profondément pendant 2 à 3 min






4. Balade à dos de chameau : 
a) Assis en posture confortable, jambes croisées. Agrippez fermement les chevilles. Inspirez en ouvrant la poitrine et en creusant le dos, expirez en faisant le dos rond. Continuez pendant 2 à 3 min
b) Continuez le mouvement en inspirant sur 5 mouvements et expirant sur 5 mouvements, 2 à 3 min






5. La Grenouille : accroupi, les talons soulevés et en contact, les doigts sur sol, les bras tendus entre les jambes. Inspirez en levant les fesses et baissant la tête pour regarder les genoux, toujours sur la pointe des pieds. Expirez en retournant dans la posture initiale, le regard droit devant et les talons toujours en contact. Faites cela 54 fois







6. Posture du chameau : assis sur les talons, les paumes des mains sur les plantes des pieds. Soulevez le bassin, les cuisses perpendiculaires au sol et la tête en arrière. Poussez le bassin vers l’avant. Pratiquez la respiration du feu pendant 1 min








7. Posture de la chaise : accroupi, passez les bras à l'intérieur des cuisses et à l'extérieur des mollets. Les mains sur les pieds, regardez devant vous. Respirez longuement et profondément pendant 1 min. Puis pratiquez la respiration du feu 1 min. Pour terminer, inspirez, expirez et appliquez le mul bandh








8. Posture de Maha Shakti : assis jambes tendues devant soi, penchez le tronc en arrière, en appui sur les mains, les bras tendus et le dos droit. Levez les jambes tendues en maintenant la jambe gauche plus haute que la droite. Pratiquez la respiration du feu pendant 2 min




9. Posture d'étirement (stretch pose): allongé sur le dos, levez les jambes et les bras à 15 cm au dessus du sol, soulevez la tête et le haut de la poitrine, et regardez vos orteils. Maintenez cette posture en pratiquant la respiration du feu pendant 2 min

10. Ballade à dos de chameau : pratiquez l’exercice 4, mais assis sur les talons. Faites cela 108 fois










11. Le chat-vache : sur les genoux et les mains, les bras et les cuisses verticales, inspirez en creusant le dos et en soulevant le haut de la poitrine et la tête, expirez en faisant le dos rond, la tête entre les bras. Faites cela 108 fois






12. Assis sur les talons, les mains en fermeture de Venus (doigts croisés) sur la nuque, faites des flexions de la colonne vertébrale. Sur l'inspiration, creusez le dos en tirant les coudes vers l'arrière, expirez en faisant le dos rond et en rapprochant les coudes vers l’avant. Faites cela 108 fois




13. Allongé sur le dos, soulevez la poitrine vers le haut. Maintenez cette tension dans la poitrine, et concentrez-vous sur le Centre du Cœur pendant 2 à 3 min

14. Allongé sur le dos, levez les bras à la verticale. Respirez longuement et profondément  pendant 1 min. Puis inspirez, et expirez en baissant les bras et en défaisant toutes les tensions de la poitrine.

15. Allongé sur le dos, couvrez-vous et relaxez-vous profondément pendant 5 à 10 minutes.






mardi 14 mai 2019

Méditation pour ouvrir le Centre du Cœur

«Ne haïssez personne, aimez tout le monde. Cela ne vous coûtera rien. L'amour ne coûte jamais rien. L'amour est l'acte le plus égoïste. Cela vous donne tant de protection, de grâce et de rayonnement ! Cela ne vous donne aucune petitesse ni souffrance. L'attitude de la vie consciente est d'aimer et de donner grâce à quelqu'un digne de votre confiance. Ne cherchez rien des gens. Donnez plutôt de l'amour et comptez sur Dieu. »  Yogi Bhajan

Le quatrième chakra est le chakra du Cœur, ou Centre du Cœur. Il s'appelle anahata, et représente l'ouverture  aux ressentis, à la compassion et à la capacité d'aimer. Au cœur de ce chakra, il n'y a pas de conflit. Le Ciel et la Terre sont en équilibre. La compassion centrée sur le cœur est universelle et inconditionnelle.

Voici une méditation enseignée par Yogi Bhajan le 12 février 1991, pour ouvrir notre espace intérieur de sensitivité et développe les qualités du cœur.


Assis-e sur les talons en posture du Rocher, la colonne vertébrale bien droite. Portez le regard sur le bout du nez. Levez les bras parallèlement au sol, au même niveau que les épaules, les paumes vers le bas. Pliez les coudes, les mains devant le Centre du Cœur, les doigts se touchant presque. 

À partir de cette position, écartez les mains et les bras sur les côtés, en rentrant fermement le nombril et en soulevant légèrement le plexus solaire et le diaphragme. Puis ramenez les bras devant en détendant le nombril. 

Continuez ce mouvement en suivant le rythme de la version du mantra Hamī Ham Brahm Ham par Nirinjan Kaur et Guru Prem Singh. Mais ne chantez pas le mantra: la méditation est silencieuse.

Continuez ainsi pendant 11 minutes.

Pour terminer, inspirez, retenez le souffle pendant 15 secondes, puis expirez. Refaites cela deux autres fois, puis détendez la posture.

Extrait du manuel Physical Wisdom édité par KRI.

samedi 23 février 2019

Invoquer un état méditatif

Cette méditation affecte la (glande) pituitaire et le système glandulaire, et son impulsion de rotation horaire et anti-horaire. Faites-en simplement l'expérience. Un effort honnête vous donnera les meilleurs résultats en termes d'expérience.
-Yogi Bhajan, 26 février 1979

Voici une méditation pour réguler l'activité glandulaire. En stimulant systématiquement la glande pituitaire, elle agit sur la conscience et invoque en nous un état méditatif profond. Vous pouvez pratiquer cette méditation pour elle-même, ou l'utiliser pour préparer une autre méditation.

Assis-e en posture confortable, les jambes croisées, le dos droit et le menton légèrement rentré pour aligner la nuque. Levez la main droite au niveau de l'épaule, le bras et l'avant-bras à la verticale ; la paume vers l'avant, faites un poing avec la main. Levez la main gauche au niveau de l'épaule ; pliez le poignet, la paume vers le haut, les doigts tendus vers le côté gauche. Gardez la main bien à plat. Fermez les yeux presque complètement, et concentrez votre attention sur le bout du nez.

Dans cette posture, inspirez lentement, longuement et complètement. Puis expirez avec la même conscience, la même régularité, et maintenez les poumons vides le plus longtemps possible, jusqu'au seuil de la gêne. Puis inspirez lentement et recommencez.

Tout au long de cette méditation, maintenez consciemment la position des mains. Vous aurez une forte envie de déplacer la main gauche, ou de bouger les doigts, mais n'en faites rien et restez stables

Continuez ce schéma respiratoire (ou prānāyāma) pendant 11 minutes. En augmentant graduellement le temps de pratique, vous pouvez pratiquer cette méditation jusqu'à 31 minutes.

mardi 8 janvier 2019

Méditation pour la relaxation et la joie

Le Mental Positif


Le Mental Positif sert à affirmer notre propre valeur, notre propre appréciation, notre respect de soi. Employez-le à présumer du meilleur, même dans le pire des scénarios.
Shiv Charan Singh

C’est le mental positif qui nous permet de faire l’expérience de la joie, de l’enthousiasme et de la créativité. Utilisé à bon escient, il perçoit dans chaque opportunité l’occasion de développer votre potentiel. Tel un fidèle assistant dans l’élaboration d’un projet, il calcule, organise et planifie. C’est aussi le mental positif qui vous dit « oui, c’est possible ! Allons-y ! Tiens-bon ! » lorsque d’autres voix en vous, ou dans votre environnement (votre entourage ou la société dans laquelle vous vivez, par exemple), vous suggèrent de baisser les bras.

La pratique de cette méditation stimule le mental positif, qui est la fonction psychique de l’enthousiasme, de l’expression de la créativité et de la capacité à passer efficacement à l’action. C’est aussi la partie du mental qui ressent la joie et l’exprime. Cette méditation vous aidera à développer la conscience du sens de vos actions : travaillez-vous pour satisfaire votre égo, ou pour répondre à l’appel de votre soi intérieur, de votre âme ?

Yogi Bhajan, lorsqu'il a enseigné cette méditation le 19 février 1979, a précisé qu'elle peut avoir pour effet de vous faire légèrement « planer ». Alors assurez-vous de la pratiquer lorsque vous n’avez pas besoin de faire quoique ce soit de trop important dans les deux heures qui suivent.

Comment pratiquer



Asseyez-vous en posture confortable : les jambes croisées le dos droit, le menton légèrement rentré pour aligner la nuque. 

Amenez les mains devant le centre de la poitrine. Dans votre main gauche, placez le bout du pouce sur la base de l’auriculaire, et formez le poing autour du pouce. Puis entourez le poing gauche avec les doigts de la main droite, le bout du pouce droit sur la base du pouce gauche. Maintenez ce mudra à une vingtaine de centimètre du centre du cœur (le milieu de la poitrine), mais détendez les épaules ; les coudes sont éloignés de la cage thoracique sans pour autant être à l’horizontale. 

Fermez les yeux presque complètement, et concentrez votre regard sur le bout du nez. 

Dans cette posture, chantez huit fois sur une expiration le mantra harī har

harī har | harī har | harī har | harī har
harī har | harī har | harī har | harī har

Chantez rythmiquement et sur un ton monocorde. À chaque répétition de harī et de har, rentrez légèrement le nombril vers l’intérieur. Continuez pendant 11 minutes. Avec de l’habitude, vous pourrez augmentez votre temps de pratique jusqu’à 21 minutes, puis 31 minutes, voire 62 minutes.


mardi 11 septembre 2018

Méditation pour stimuler Bharosa: la confiance et la foi

Méditation pour stimuler Bharosa: 

la confiance et la foi


Une vertu essentielle


Progressivement, nous entrons dans cette nouvelle maturité de la conscience humaine qu'est l'Âge du Verseau. Mais la période de transition s'accompagne de profonds bouleversements sociétaux, environnementaux, politiques, économiques, psychologiques ou encore spirituels. À de nombreux égards, nous vivons une période de profondes remises en question des fondamentaux de nos sociétés, de nos définitions même de ce qui fait l'humain. En perte de repères, nombreux sont ceux qui manquent de références qui puissent stabiliser leur conscience et donner du sens à leur existence. Et individuellement aussi bien que collectivement, on est comme figés par l'hésitation, le doute et la peur.

La clé réside sans doute dans notre capacité à retrouver confiance : confiance en soi-même, confiance en notre humanité résiliente et créative, confiance en la force et en l'intelligence de nos communautés, confiance en notre destinée collective. Et au-delà, foi en la Conscience Universelle, en la perfection de ses desseins, et en l'indéfectible soutien qu'elle apporte à ce qu'elle manifeste.

Gurū Gobind Singh,
modèle de foi et de courage
Le mot indien bharosa exprime bien les valeurs de confiance et de foi. Il dérive du sanskrit bharvāsa : « habiter pleinement, demeurer complètement », se fier entièrement, se reposer tout à fait sur quelque chose ou quelqu'un.

Bharosa est un élément essentiel dans le processus de transformation et d’éveil de notre conscience. Sans lui, aucune vertu ne peut s’incarner durablement et nous servir. Sans confiance dans la Conscience Universelle qui soutient tous les êtres et qui est notre ultime destinée, on peut difficilement maintenir notre discipline, et l’on risque de baisser les bras au moment précis où le fruit de nos efforts et de notre prière arrive à portée de main. La foi donne de la constance, de la consistance et de l’ancrage à notre personnalité, autant de vertus essentielles pour cristalliser notre vrai Soi, la lumière de notre existence .

Méditation pour stimuler bharosa


La pratique de cette méditation affecte les centres de notre personnalité et y stimule bharosa. La posture ouvre le centre psychique du Cœur, par lequel on se connecte au noyau de son propre soi, source de toute stabilité. C'est par le Cœur que l'on se sent légitime à exister et à prospérer, que l'on se sent aimé en tant que créature de Dieu. 

La posture des bras ouvre également la Ligne d'Arc : le halo autour de la tête, l'espace de clarté mentale et de perception subtile. On a naturellement peur de ce que l'on ne connaît pas, de ce qui demeure mystérieux à notre compréhension limitée ou à notre espace de familiarité. On perçoit cet inconnu, mais autant qu'il nous fascine, il nous effraie. On lui prête des intentions dont le caractère hostile et destructeur n'est que le reflet de notre propre négativité subconsciente. C'est comme marcher dans une forêt la nuit et imaginer toutes sortes de monstres prêts à nous assaillir, alors qu'on est entouré en réalité que d'inoffensives créatures qui nous semblent insignifiantes en plein jour.

L'Inconnu a ses propres mystères, dont il est dit qu'il ne sont révélés qu'aux plus grandes consciences. Néanmoins, ne pas le connaître entièrement n'est pas une raison pour lui prêter des desseins agressifs. Car cet Inconnu est notre source, nous sommes issus de son mystère. Peut-être nous aime-t-il en secret, et souhaite-t-il notre bien. Il est dit que l'inconnu, pour inconnaissable qu'il soit, est disposé à interagir. On peut parler à la Conscience Universelle, on peut s'adresser à elle en prière, depuis notre Cœur. Et, à sa façon, elle honore cette interaction, elle répond. 

C'est par la combinaison entre la Ligne d'Arc – les antennes – et le Cœur – le poste de réception – que l'on peut nourrir une interaction créatrice avec le Divin Inconnaissable, et percevoir ne serait-ce qu'une parcelle de sa volonté. Et c'est dans le cœur que cette volonté peut rencontre la notre et s'y unir.  

À la Ligne d'Arc et au Cœur s'ajoute le mantra wāhegurū qui invoque l'Intelligence Universelle, la Lumière qui efface toute obscurité. Cette combinaison stimule notre Corps Radiant et génère en nous un courage à toute épreuve, à la fois humble et royal.

La confiance est la clé de l'amour. La confiance est la clé du bonheur. La confiance est la clé de la dignité, de la divinité et de la grâce. La confiance est le phénomène le plus vital et essentiel de toute vie humaine.
La confiance, c'est l'expérience de sa propre âme. Mais vous, vous n'avez pas confiance en votre propre esprit. Vous ne croyez que votre persévérance. Vous n'avez pas confiance en votre âme. C'est pourquoi vous vous sentez si limités. Lorsque l'on vous dit d'avoir confiance en quelque chose, vous explosez. Vous voulez faire l'expérience de la vie à travers la logique et la raison. Et, excusez-moi, mais vous voulez faire l'expérience à travers vos émotions et vos commotions. En quoique vous vouliez avoir confiance, sachez que la confiance dans sa forme la plus pure, est une identité en elle-même, avec sa propre grâce. C'est pourquoi [dans l'Ardas, la prière des Sikhs], on demande au Gurū de nous donner la confiance:
visāh dān, bhrosā dān, dānān sir dān, nām dān
« Donne-nous la grâce d’une foi inébranlable et d’une confiance sans pareille ; et, suprême bénédiction, accorde-nous le Nām. »
-Yogi Bhajan

Comment pratiquer cette méditation


Asseyez-vous en posture confortable : les jambes croisées, le dos droit. Amenez les mains à une vingtaine de centimètres au dessus de la tête, paumes vers le bas. Les hommes poseront la paume droite sur le dos de la main gauche, tandis que les femmes poseront la paume gauche sur le dos de la main droite. Les pouces pointent vers l’arrière, et leurs extrémités se touchent. Formez ainsi, avec les bras et les mains, un cercle harmonieux autour de la tête. Rentrez légèrement le menton pour aligner la nuque, détendez les épaules et dégagez la poitrine pour ouvrir le centre du Cœur. Fermez les yeux presque complètement, et posez votre regard sur la lèvre supérieure.

Dans cette posture, chantez le mantra wāhegurū. Chantez-le à voix basse, en articulant chaque syllabe (wā-he-gurū), sur un ton monocorde et de la manière la plus méditative qui soit. Continuez ainsi pendant 11 minutes.

Pratiquez cette méditation pendant 11 minutes chaque jour pendant une ou deux semaines. Puis augmentez la durée de pratique d’une minute par jour jusqu’à une durée maximale de 31 minutes.

jeudi 5 octobre 2017

L’interview du mois: Satwant Kaur


Enseignante et formatrice de Kundalini Yoga originaire du Canada, Satwant Kaur est aussi musicienne. Son premier album de mantras et de chants sacrés, Path of Love, vient de paraître (disponible sur satnam.eu). L’occasion de lui poser quelques questions…

Comment as-tu découvert le Kundalini Yoga?

Mon premier contact avec Yogi Bhajan était… sur une boîte de Yogi Tea. Je me souviens d’avoir dit à une amie : « Je me demande si c’est un ‘vrai’ yogi ». Eh bien, un an plus tard, j’étais assise devant lui pour méditer!

En fait, j’avais déjà pratiqué le Hatha Yoga, et je voulais continuer quand j’ai dû déménager à Vancouver pour commencer ma maîtrise universitaire. Mais il y avait tant de différents styles de yoga! J’étais un peu dépassée… J’ai laissé tomber l’idée et me suis mise à mes études. Deux ans plus tard, je traversais un moment difficile dans ma vie, et pour la première fois j’ai ‘aperçu’ un centre de yoga à deux rues de chez moi. La femme de l’accueil était chaleureuse et radieuse (et surtout : les gens qui sortaient du cours étaient habillés ‘normalement’, et pas en Lycra !) … j’ai commencé les cours sur le champ, et je me suis sentie chez moi dès le début. 

Qu’est-ce que cette pratique t’apporte et que tu veux transmettre aux autres ?

Que, d’une façon très réelle et pratique, ces enseignements sont un chemin de l’amour… d’où le titre de mon album (Path of Love: « Chemin d’Amour »). Plus je suis dans mon « Sat Nām », plus je suis dans l’espace de l’amour. Et que cela n’est pas unique à notre tradition : c’est l’essence de toute tradition spirituelle. Yogi Bhajan nous dit : « là où il y a de l’amour, il n’y a plus de question ». L’amour c’est un « savoir » au-delà du mental, de ses questions et de ses explications. Et l’expérience de cela est Wāhegurū. Plus ces enseignements atterrissent dans mon cœur, plus je reconnais que c’est très simple.


Path of Love, ton premier album de mantras et de chants sacrés, vient de paraître. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton expérience d’un tel processus de création?

Je suis très contente d’avoir attendu le bon moment – le moment où je me sentais vraiment mûre pour ce projet. Cela fait des années que les gens me demandent quand est-ce que j’allais enregistrer un album… mais il fallait que la musique, et que mon cœur, soient prêts. Le moment venu, quoique ce fût un énorme travail, très intense, il y avait en même temps un flux. Ensuite c’était une grande joie de créer avec des musiciens doués. J’ai beaucoup appris dans un temps très court ; on a fait le projet en moins de cinq mois. Maintenant, je ressens profondément que je suis au service de cette musique – les mots ne sont pas les miens, et je ne comprends pas tout à fait d’où viennent les mélodies – mais c’est au-delà de moi. Je sers la musique pour la livrer à ceux qui en ont besoin. 

Entre Orient et Occident, quelles sont tes influences musicales?

C’est surtout la musique folklorique qui me parle– peu importe les origines. La simplicité, les mélodies qui viennent du cœur et qui sont accessibles, facile à apprendre et à s’en souvenir. J’ai grandi en écoutant Pete Seeger et Woody Guthrie, qui sont parmi mes héros en musique ! Et j’ai l’influence de plusieurs artistes canadiennes : Joni Mitchell, Sarah McLachlan... 


Selon ton expérience, en quoi la musique et le chant contribuent-ils à l’expérience du Yoga?

Yogi Bhajan dit que le yoga sans mantra n’est pas le yoga. Et cela me parle beaucoup ; selon ma propre expérience, c’était le son et le mantra qui m’ont prise dès le début – qui ont bouleversé ou bien balayé tout ce que je pensais savoir (je venais de faire six ans d’études en linguistique et sciences !) et qui m’ont ouvert à mon identité réelle : Sat Nām. J’ai un mental assez actif – j’avais vraiment eu besoin de mantras pour le diriger lors de ma pratique. Et j’aime chanter. Le chant m’ouvre le cœur – et me fait me souvenir que je suis plus que mon mental. 

Au début, j’avais souvent l’expérience qu’un mantra me prenait – « habitait » mon mental – jusqu’à temps que je le connaisse par cœur et le comprenne dans mon cœur. 

C’est rare de rencontrer une Canadienne francophone qui n’est pas Québécoise ! Toulouse, Marseille, Lyon, Casablanca : tu es de plus en plus sollicitée pour intervenir en français dans le cadre de formations d’enseignants. Est-ce facile de transmettre cet enseignement en français lorsqu’on l’a reçu en anglais ?

Il y a des communautés francophones partout au Canada, pas seulement au Québec ! Et puisqu’on avait la parenté francophone (mes grands-parents maternels étaient Bretons) – ma sœur et moi avons eu la chance d’aller à une école franco-canadienne. J’ai fait toutes mes études en français – même une partie de l’université. Au Canada, c’est un grand avantage d’être bilingue – il faut l’être pour travailler pour le gouvernement, par exemple. 

J’ai un énorme respect pour tout enseignant qui enseigne dans une autre langue que l’anglais. Il y a surtout plus de préparation – faire des traductions, trouver des matériaux qui existent déjà. Je suis très reconnaissante aux générations d’enseignants qui sont venus avant nous, et qui ont fait une grande partie de ce travail. J’apprécie que le fait de traduire me fasse réfléchir profondément pour vraiment comprendre l’essence des mots de Yogi Bhajan – donc c’est un travail particulièrement gratifiant. 

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Satwant Kaur en concert à Toulouse
vendredi 20 octobre à 19h30
au centre Dharamsal
10€ - gratuit pour les enfants
info@dharamsal.fr - 06 03 60 80 83
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Quelques extraits de Path of Love:

lundi 4 septembre 2017

Face au stress, élargir son horizon avec le Kundalini Yoga


Le Kundalini Yoga reconnaît le réseau de relations complexes entre le corps et le mental. Certains systèmes physiologiques, comme le cerveau ou le système glandulaire endocrine, sont au cœur de ces relations qui marient notre physiologie et notre psychologie pour le meilleur… et pour le pire !

Ainsi, le stress est généralement défini comme un état de tension psychologique et émotionnelle qui nous fait perdre nos repères et notre ancrage en soi, générant perte de confiance, anxiété, conflits, surexcitation stérile ou apathie, et rétrécissement de notre horizon personnel.

Tout comme la philosophie antique, qui a construit le mot « angoisse » à partir d’une racine qui signifie « étroit », le Kundalini Yoga s’intéresse particulièrement à cette notion de rétrécissement du soi. En effet, lorsque nous sommes pris par le temps, mis face à des défis qui nous semblent plus grands que nos capacités, ou encore placés dans une situation dont nous ne contrôlons pas les paramètres, nous nous sentons en danger d’écrasement, d’étouffement.

Mais ce qui nous submerge à ce moment, ce ne sont pas les événements, aussi difficiles qu’ils soient : en fait, nous nous noyons dans nos propres émotions. C’est notre réaction émotionnelle, instinctive et incontrôlée, qui nous dépasse. Notre biochimie est déstabilisée, et beaucoup de notre énergie personnelle est consommée en vain par un système glandulaire qui tourne en surrégime, générant de l’excitation (pour consumer les hormones dans l’action) et de l’épuisement. D’où, à terme, une perte de vitalité (et un éventuel recours à des stimulants addictifs). Mais sans énergie désormais, comment affronter efficacement les défis qui, eux, n’ont pas évolués ? Car que l’on soit stressé ou non, une urgence professionnelle, un embouteillage au mauvais moment, un enfant malade, un vol annulé, une inondation ou une panne informatique restent ce qu’ils sont : des circonstances pénibles que notre propre stress ne contribue pas à faire évoluer favorablement, bien au contraire.

Les enseignements du Kundalini Yoga sont particulièrement pragmatiques et réalistes : on ne peut pas souvent changer les circonstances, mais on peut au moins changer la façon dont on les vit ; on peut apprendre à répondre efficacement plutôt qu’à réagir. Certes, dans la mesure où on le peut, chacun-e est invité-e à réduire les facteurs de stress de son existence. Mais la vie sera toujours riche en défis et en confrontations de tous ordres. C’est pourquoi, dans une situation ou une période de stress, l’approche du Kundalini Yoga consiste à donner de l’espace au sens du soi. Le stress submerge la conscience et en réduit le périmètre : on ne règne plus sur le vaste domaine du soi, mais sur une petite forteresse assiégée par des forces envahissantes et hostiles. Il convient donc de reconquérir ce terrain perdu (plutôt que de tenter de contrôler les circonstances auxquelles on a réagi) :
  • reprendre contact avec soi-même : les postures et les mouvements y contribuent en stimulant le système nerveux qui est le réseau de communication du corps, redonnant accès à des sensations physiques, et au ressenti-même de notre existence, dont nous sommes coupés ;
  • reprendre le contrôle du flux d’énergie, et restaurer l’équilibre émotionnel, par la respiration ;
  • réaffirmer la souveraineté du soi sur toutes les forces psychiques qui nous travaillent : c’est le rôle des mantras, et notamment du mantra Sat Nām qui invoque et affirme le Soi authentique.

À long terme, le Kundalini Yoga nous enseigne à maintenir l’intégrité de notre domaine psychique, quelles que soient les circonstances. De sorte que nous ne soyons pas réduits à un petit îlot de conscience submergé par une vague de réaction au stress, mais plutôt que nous soyons toujours plus grands que notre stress : un vaste champ de conscience qui contient et régule tout ce qui se manifeste en son sein.

Et puis de cette façon, nous nous garantissons aussi un plein accès à notre richesse personnelle. La vitalité, l’intuition et la clarté d’esprit, les forces de l’âme et les vertus spirituelles, la créativité, le sens de l‘écoute et de la communication : autant de ressources qui, elles, peuvent nous aider à répondre efficacement aux circonstances, et même les faire évoluer.

jeudi 11 mai 2017

« Pousse la pierre ! »


Voici une petite histoire sur le chemin de l'éveil...

Un maître yogi reçut un jour la visite d’un homme qui le supplia de l’accepter comme disciple. 

« Bien, dit le maître, tu m’as l’air motivé, en effet. Commençons dès maintenant ton apprentissage. » Il désigna un rocher au fond de la cour : « Pousse cette pierre! Ce sera là ta sādhanā. » 

L’homme s’y attela de suite; la pierre ne bougea pas. Il  passa le plus clair du lendemain, ainsi que les jours suivants, à pousser la pierre de toutes les façons possibles; la pierre ne bougea pas.

Après quarante jours d’effort intense, il alla trouver son maître: « Swami ji, dit-il d’un air abattu, la pierre n’a pas bougé d’un pouce depuis mon arrivée. Je ne peux que constater mon échec, et je demande humblement la permission de prendre congé de toi: je te déshonore en étant un si piètre disciple! »

Le maître rit: « Allons bon, de quoi parles-tu? Tu t’en sors très bien! J’ai dit « pousse la pierre », pas « déplace la pierre » ! »

Il en va de même du Kundalini Yoga : on n’y cherche pas à accomplir une performance ou à réussir quoique ce soit, et atteindre la posture parfaite n’est pas un objectif en soi. L’important demeure l’engagement, la sincérité et la persévérance que l’on met au service de son propre soi, quelque soit le résultat. La pierre ne bouge peut-être pas, mais notre effort nous transforme, et c’est là tout ce qui compte.

Mundavani Kriya: méditation pour éliminer les obstacles

 « Lorsque votre travail n’a pas d’effet, lorsque vous êtes bloqués, chantez ce mantra. Alors non seulement les choses bougeront, mais elles bougeront vers l’Infini. C’est un levier ; de tous les mantras, c’est le plus puissant des leviers. » Yogi Bhajan
Voici une méditation très spéciale, particulièrement sophistiquée. Yogi Bhajan l’a enseignée pour que nous connaissions notre cœur, pour que nous en cultivions les qualités et pour qu’il soit à l’origine de nos actions. Nous avons besoin de la clarté du cœur pour marcher sur le chemin de l’esprit et nous accomplir dans l’expérience humaine. Chacun-e de nous aspire à l’Infini. Et il faut donner toute sa place à ce désir profond, afin qu’avec la force de notre système nerveux et l’intensité de l’esprit, on parvienne à traverser les obstacles qui se présentent sur le chemin.

Ce mudra et ce mantra ainsi combinés dans cette méditation génèrent un état de calme intérieur. On devient réceptif au chemin de notre destinée, et l’on apprend à percevoir et à reconnaître la réalité à partir du cœur et non de l’intellect. On y invite l’Infini pour qu’il nous guider à chaque instant. On apprend à agir à partir du cœur, avec engagement et courage.

Pratiquer Mundavani Kriya

Assis en posture confortable, les jambes croisées, le dos droit et le menton légèrement rentré pour aligner la nuque. 

Levez les mains au niveau de la gorge, les bras parallèles au sol, les paumes vers le bas, la main droite sur la main gauche. Tendez le pouce gauche vers la gorge, et placez le pouce droit au milieu de la paume gauche. Pincez fermement la paume gauche entre le pouce et la paume droite, et maintenez la pression au centre de la paume gauche : c’est là la clé de cette méditation. Maintenez ce mudra au niveau de la gorge, à une vingtaine de centimètres du corps, et ne bougez pas. Fermez les yeux.

Dans cette posture, chantez le mantra:

ād sach jugād sach
hē bhe sach nānak hosī bhe sach

Chantez tout le mantra sur une expiration, sans reprendre votre souffle, sur un ton monocorde, pendant 31 minutes

Le mudra

Le mudra de cette méditation presse le centre de la paume. Dans le système ayurvédique des points marma, ce point est appelé Tala Hridaya, « le Cœur dans la Paume ». On le stimule pour développer la sensitivité du cœur et en stabiliser la conscience bousculée par les mouvements émotionnels intérieurs et extérieurs. C’est pourquoi on parle de Tala Hridaya comme du « protecteur du Cœur. » Quant au pouce gauche, il est tendu vers la gorge, ce qui nous rend réceptif au pouvoir projectif de chaque mot, de chaque syllabe et de la vibration sonore. Maintenir le mudra au niveau de la gorge et garder les bras parallèles au sol encouragent également à soulever légèrement la poitrine et le cœur.

Le mantra

Baba Sri Chand ji
Ce mantra est très proche du mangal charan du Mul Mantra de Gurū Nānak: ād sach jugād sach, hē bhī sach nānak hosī bhī sach. Mais au lieu de bhī, on chante bhe (avec un son é court et fermé, qui tire vers le i) ; en voici la raison :

Lors de la composition du chant Sukhmanī Sāhib entre 1602 et 1603, Gurū Arjan, 5e Gurū des Sikhs, s’interrompit à la fin de la 16e partie. Il s’adressa à Baba Sri Chand, maitre yogi et fils de Gurū Nānak, lui demandant quelle devrait être la suite. Baba Sri Chand suggéra au Gurū de se référer à la bānī de son père, avec cette légère variation, pour que le reste de l’œuvre se déploie d’elle-même.

C’est ainsi que ces deux lignes commencent le 17e passage de ce superbe poème mystique qu’est Sukhmanī Sāhib. On l’utilise depuis lors en tant que mantra pour débloquer toute situation figée, en permettant à ce qui veut être, et qui existe déjà en essence, de se déployer.


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