vendredi 2 octobre 2015

Yama (dans les Yoga Sūtra)

Selon les Yoga Sūtra, recueil d’aphorismes du rishi Patañjali, on recense huit « membres » (asht-anga), huit étapes fondamentales sur le chemin du Yoga : yama, niyama, āsana, prānāyāma, pratyāhāra, dhāranā, dhyāna et samādhi. Voici quelques mots sur yama.





Yama

Yam signifie « contenir, maintenir, retenir », (tandis que a-yam renvoie au déploiement, comme dans prānāyām : « déploiement du prāna, expansion de l’énergie vitale »). Patanjali enseigne qu’il y a cinq yamas :

  • ahimsā : la non-violence ;
  • satya : la vérité, l'essence ;
  • asteya : ne pas voler ;
  • brahmacharya : littéralement « aller avec Brahma (Dieu) » ; la modération, la retenue des instincts ;
  • aparigraha : la non-possessivité; demeurer libre de tout attachement.

En fait, les yamas sont les fondements de la voie yoguique. Ils constituent la base, le socle sur lequel fonder son développement spirituel. Ne pas s’y conformer revient à donner libre cours aux cinq passions que sont la luxure (kāma), la colère (krodh), l’avidité (lobh), l’orgueil (moh) et l’attachement égotique (ahangkar). Traditionnellement, les cinq yamas n’étaient même pas enseignés dans les ashrams, car on considérait que quiconque n’a pas installé cela dans sa vie n’a pas les prérequis pour commencer le chemin de l’éclosion de l’âme. 

À l’inverse, l’observance des cinq yamas appelle naturellement à marcher sur le reste du chemin. Les bases de l’épanouissement de l’âme doivent être saines : l’âme est comme une graine qui va germer, se développer, fleurir, et donner des fruits. Et l’on ne veut pas que la graine d’une mauvaise herbe toxique pousse également, profitant de l’élan de l’âme.

Donc le disciple doit être bien certain, dès le départ et tout au long du chemin, qu’il n’y a pas d’intentions cachées derrière son engagement spirituel ; qu’il n’y pas dans son subconscient la volonté secrète d’assouvir ses désirs, de se venger du passé, d’amasser des richesses, ou d’affirmer son égo. Les cinq yamas affirment clairement que le chemin que l’on entreprend ne comblera aucune de ces passions ; ils nous dégagent de tout espoir de les assouvir et font en sorte qu’elles ne nous accompagnent pas. Les yamas nous aident à sacrifier nos intentions secondaires et à transformer les cinq passions pour raffiner notre intention première, celle de notre âme.

L'on peut ensuite passer aux niyama.

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