mercredi 6 mai 2020

L'offrande du jeune brahmane



Un brahmane officiait quotidiennement dans le petit temple dont il avait la charge. Aux heures prescrites par la tradition, il récitait les textes sacrés, brûlait de l'encens, sonnait la cloche et procédait au puja, la cérémonie de l'offrande au dieu. Pour cela, il faisait venir de très loin une certaine sorte de laddu, petites friandises dont les dieux sont, parait-il, particulièrement friands. Il déposait les laddu devant la murti, la statue du dieu, et comme cela se fait dans les temples, tirait un rideau devant la divinité, pour la laisser consommer son offrande tranquillement. 

Puis, le dieu s'étant nourri de l'essence subtile de l'offrande, le brahmane redistribuait les friandises bénies à l'assemblée. Mais il en manquait toujours une ou deux, et il paraissait à tous que le dieu consommait effectivement son offrande ; c'était là une chose rarissime, un vrai miracle. Les foules se pressaient pour assister au repas du dieu, et le brahmane passait pour un saint.

Or il advint qu'il dut s'absenter pour quelque pèlerinage. Il appela donc son fils et lui dit : « Tu n'es pas encore adulte, mais c'est pour bientôt. Et puis tu es un brahmane comme moi. Tu m'as vu officier tous les jours, et je pense que tu sauras parfaitement me remplacer au service du dieu. » Il vérifia que son fils connaissait bien l'ordre de la cérémonie, lui fit réciter les hymnes sacrés sans y déceler la moindre erreur, et quitta le temple en toute confiance.


Le lendemain, à l'heure prescrite, le jeune brahmane se présenta devant la divinité. Il récita les textes saints, brûla de l'encens, sonna la cloche et présenta humblement les laddu au dieu. Puis il tira le rideau et attendit quelques instants. Mais le dieu n'avait pas touché à son offrande. L'enfant était troublé : « Sans doute ai-je fait une erreur, pensait-il. Je vais recommencer avec plus d'attention, plus de ferveur. » 

Et après s'être rituellement purifié, il reprit toute la cérémonie, chantant avec plus de dévotion, offrant son cœur au dieu à chaque mot, dans chaque geste. Mais cette fois encore, le dieu ne daigna pas toucher l'offrande. 

Pris de panique en voyant son offrande à nouveau refusée, craignant d'avoir déplu au dieu, il se purifia à nouveau, et recommença. Cette fois-ci, il se confondit en dévotion, chantant les hymnes avec une telle humilité et un tel amour, que les murs du temple et toute l'assemblée des fidèles en tremblaient d'émotion. Mais la statue du dieu ne bougea pas plus qu'avant. 

Alors le jeune brahmane fondit en larme, déchira sa tunique de désespoir, se couvrit le visage de cendres, et se frappa la tête sur le sol, au pied du dieu. « Je t'en supplie, accepte mon offrande, criait-il. J'y ai mis toute mon âme, tout ce que mon cœur peut contenir d'amour ! Je ne peux pas te donner plus, je t'ai déjà tout donné ! Je t'en supplie ! Je mourrai à tes pieds s'il le faut ! Tiens, je te donne à nouveau ma tête, mon corps tout entier, et mon esprit, et toutes mes incarnations futures, mais accepte mon offrande ! » 

Alors, au milieu de tout ce tapage, on entendit une voix, forte et douce pareille à celle des dieux, qui dit : « D'accord, d'accord, j'accepte ton offrande ! Mais je t'en supplie, petit, cesse donc de pleurer ainsi ! » Et le jeune brahmane vit la statue du dieu descendre de son socle, prendre un laddu et le porter à sa bouche !

Le père revint de son pèlerinage, et on lui conta l'aventure. Sceptique, il interrogea son fils, qui lui raconta comment, en effet, la divinité avait mangé un laddu. « Elle a daigné accepter mon offrande, comme elle daigne chaque jour accepter la tienne, ô père. » 

Mais le père, fondant en larmes, tomba à genoux : « Mon fils ! Ô mon fils ! C'est là un vrai miracle ! Tu es béni par le dieu lui-même ! Car ce que tu ne sais pas, confessa-t-il, c'est que le dieu n'a jamais mangé le moindre laddu de mon offrande. C'est moi qui en suis particulièrement friand, et j'ai pris l'habitude d'en dérober discrètement un ou deux chaque fois que je tire le rideau sur la divinité... »

Que votre dévotion soit si intense et si pure qu'elle mette en mouvement ce qui ordinairement ne bouge pas. Qu'elle soit telle qu'elle mette en mouvement l'Univers. Et que le Divin ne puisse la refuser. 

lundi 6 avril 2020

Méditation pour se connecter à son « système auto-sensoriel »


« Techniquement parlant, nous ne faisons pas confiance à la grandeur du Divin. Et ainsi, nous limitons notre capacité. Vous n’êtes pas en relation à l'âme des autres, vous n’êtes en relation qu’avec le physique. Or le physique est trompeur. C'est pourquoi nos relations sont vraiment limitées. Il n'y a pas de trahison possible pour une personne sensorielle. Lorsqu'une personne sensorielle contrôle ses sens et ses projets à partir de son système sensoriel, elle peut comprendre où elle va. C'est l'un des systèmes les plus authentiques qui soit.
L’être humain sensoriel est un individu positif. Où qu'il habite, il a autour de lui tout ce qu’il y a de plus positif. Ses relations sont fluides. Il va fluidement avec la volonté de Dieu. Il flotte.
Nous avons une méditation pour cela. Maintenant, vous allez devenir des gens de l'ère du Verseau. » -Yogi Bhajan, 21 août 2000

Asseyez-vous en posture confortable : les jambes croisées, le dos droit. Rentrez légèrement le menton pour aligner la nuque, détendez les épaules et dégagez la poitrine. 

Dans cette posture, faites une forme de triangle avec vos bras, devant votre poitrine : les bras parallèles au sol à la hauteur du cœur devant vous, posez la main droite sur la main gauche, les paumes vers le bas. Ensemble, les bras et les mains forment un triangle qui pointe vers l’avant

Fermez les yeux presque complètement, et posez votre regard sur le bout de votre nez pour maintenir votre concentration.

Dans cette posture, mettez vos lèvres en 'o', et inspirez par la bouche, comme pour « boire » l’air. Remplissez totalement votre poitrine, puis expirez par le nez. Faites cela de façon stable et confortable. La respiration doit être très longue, régulière et automatique. Maintenez le triangle de vos bras et gardez la colonne vertébrale droite.  Participez activement, avec engagement et courage. C’est le moment de consolider vos sens et de vous réaliser.

Continuez ainsi jusqu'à 31 minutes.

« Voyez-vous, vous pouvez toujours changer les choses. Non pas de l'extérieur, mais de l'intérieur, de vous-mêmes. Mais vous ne comprenez pas. Il y a la Terre, et l’Univers tout entier : nous sommes très interactifs, très vastes. Et lorsque nous commençons à faire ces exercices, nous commençons à ressentir ce système. » -Yogi Bhajan

La crise de l'identité et le système « auto-sensoriel »

L'Ère du Verseau et le sens de l’identité


L’entrée progressive dans l’Ère du Verseau met à mal notre sens de l’identité. Ce qui contribuait à définir notre identité jusqu'à présent - genre, statut social, origine ethnique, culture et système de croyances - suffit de moins en moins à nous dire qui nous sommes, à nous le faire ressentir. D'une certaine façon, ces éléments extérieurs nous disaient dès le départ, dès la naissance, qui nous étions. Ils nous fournissaient un récit « clé en main » justifiant notre existence et notre place dans l’Univers. Et faute de récit alternatif, cette justification était absolue, rarement remise en question (à l’échelle de l’individu en tous cas). 

Or la rencontre des peuples, la confrontation de leurs croyances et des leurs récits, le changement d’échelle du village au « village global », la « mondialisation » ont fait perdre à ces récits leur statut d’absolu: ils se sont révélés relatifs. Ce qui était vrai, assez en tous cas pour calmer notre angoisse existentielle, ne l’est plu suffisamment. Il nous faut repartir en quête de l’absolu, d’un sens absolument vrai, de notre identité. Faute de quoi nous nous effondrons, car l’être humain a besoin d’identité.

L'évolution et l’angoisse existentielle


Le lignée du genre Homo

L’être humain est doué de conscience; suffisamment de conscience pour prendre conscience de lui-même (ça, certains animaux en sont capables), mais plus encore: une conscience réflexive, une « conscience d’avoir conscience ». Or la conscience que l’être humain a de lui-même s’accompagne d’un questionnement existentiel permanent, d’une angoisse même, quant à son identité et sa place dans l’Univers. Individuellement, nous avons besoin, impérativement et désespérément besoin, d’un sens de notre identité. Sans cela, nul être humain, nulle société, ne peut survivre, continuer d’exister, prospérer et se projeter dans l’avenir. 

Car sur le long chemin de l’évolution et du développement de la conscience, la première chose dont nous avons pris conscience justement, c’est notre petitesse dans ce vaste univers, notre fragilité par rapport au monde qui nous entoure; la précarité de notre condition et de ce qui justifie notre existence. 

L’Homo Sapiens est issu des primates les plus faibles et les moins spécialisés de la forêt africaine. Et son évolution s’est faite à coup d’accidents évolutifs, d’adaptations opportunistes et forcées à des changements brutaux (climatiques notamment). Ce qui faisait la faiblesse de nos ancêtres hominidés (leur manque de spécialisation) s’est révélé être une force (la capacité à s’adapter, la polyvalence, la plasticité du cerveau…). Car chaque fois qu’une des lignées du genre Homo s’est trop spécialisée, elle s’est éteinte. 

Nos ancêtres ont toujours su s’adapter. Mais cette adaptation s’est faite non pas par le haut, mais par le bas: en restant cachés, en faisant profil bas, en se faisant ignorer. En mangeant ce qui reste et ce dont les autres ne veulent pas. En se maintenant en mouvement, apprenant à renoncer aux meilleures places. En dormant peu, et d’un sommeil angoissé. En comptant sur le groupe parfois, en ne comptant que sur soi-même ailleurs. En prenant parti de leur position des plus humbles sur la chaîne alimentaire; en actant  de leur relative insignifiance sur l’échelle de priorités de la nature et du Cosmos.

Trace de son évolution, Homo Sapiens a bien conscience qu’il est arrivé là un peu par hasard, comme par miracle, par un enchaînement improbable de circonstances; par rien, ou presque, qui dépende positivement de lui. Nous n’avons fait que nous adapter par le bas. 

C’est pourquoi nous sommes des créatures ontologiquement portées vers la question « Qui suis-je » et ses corollaires: « Pourquoi suis-je ? D'où viens-je ? Où sont mes racines, mon ancrage ? Quelle intention transcendante a voulu mon existence ? Suis-je légitime à être ? Cette légitimité à exister est-elle stable ? Qu’est-ce qui la garantit ? Qu’est-ce qui peut m’assurer que ce qui a voulu que j’existe ne changera pas d’avis ? Etc. » 

Portés à la transcendance


Le serpent Wagyl, personnage du Temps du Rêve, mythe fondateur des cultures aborigènes d'Australie.

Ce questionnement est une des raisons qui explique que l’être humain est naturellement tourné vers le Cosmos, la transcendance, le mystère du vaste ciel étoilé, comme possible sol où plongent ses racines. Car si ce n’est pas là, dans cette volonté, suprême et toute-puissante, que notre existence trouve son origine, alors nous n’avons pas d’ancrage: livrés à nous-mêmes, illégitimes car issus d’un hasard capricieux, et propres à être éliminés du jour au lendemain. Perspective des plus déprimantes, et sur laquelle rien ne peut s’appuyer. 

D'où la tendance naturelle, et observée partout, des sociétés humaines à s’appuyer sur des mythes de la création. Autant de récits qui nous donnent la certitude d’avoir une légitimité, une raison d’être. Jusqu'à très récemment, ces mythes étaient gravés dans notre psyché au travers: ces récits fondateurs étaient non seulement dit, mais régulièrement « joués », mis en gestes, en mouvement, en paroles, en chants, en musique, en respirations, en émotions… encodés dans notre système neurochimique lors de cérémonies et rites de passages qui les donnaient à vivre et à revivre. Vrais, car expérimentés, vécus intimement en chacun-e. Et vécus à nouveau l’année suivante, au prochain solstice, ou à la prochaine naissance, car il fallait en permanence réactiver le récit fondateur pour combattre les assauts insistants, le travail de sape, du doute existentiel. 

Ces mythes devinrent des systèmes de croyances, des formes d’adoration (pour se concilier l’appui des forces supérieures) et, plus tard, des religions voire des systèmes politiques. Discutables mais d’une relative efficacité… jusqu'à ce qu’ils soient radicalement remis en question.

La « sensitivité à soi » pour redéfinir son identité


Au contact de soi.

La transition actuelle vers l’Ère du Verseau constitue un profond changement de paradigme, qui vient fragiliser un sens de l’identité déjà précaire par nature. Elle accentue notre questionnement qui, immanquablement, se transforme une crise existentielle profonde. Et les crises de ce type, chez un être humain, se manifestent principalement par une anxiété sans solution, sans réponse, glissant lentement mais sûrement vers la dépression. 

La nature collective et progressive de cette dégradation la rend difficilement perceptible au niveau individuel. C’est pourquoi Yogi Bhajan a qualifié cette dépression de « froide »: une perte graduelle de sa sensitivité personnelle, du contact intime avec soi (et avec les autres), de sa capacité à ressentir quoique ce soit de significatif.

Or la sensitivité est précisément la clé du problème: car lorsqu'on ne trouve plus autour de soi de quoi confirmer sa propre identité, c’est vers l’intérieur qu’il faut se tourner, pour trouver en soi le ressenti de sa propre existence, seule réponse valable à la question « qui suis-je ». Le « système auto-sensoriel », tel que Yogi Bhajan l’appelé, est une utilisation particulière de son système sensoriel et, au-delà, de sa sensitivité. Si celui-ci est ordinairement tourné vers l’extérieur pour nous relier au monde qui nous entoure, on peut aussi le tourner vers soi-même, pour se relier à soi-même. C’est la même sensitivité qui est à l’œuvre: il s’agit juste de la condenser et de la diriger vers l’intérieur. Tout comme la lumière blanche, diffuse et rayonnant dans toutes les directions, peut être rassemblée en un rayon cohérent (le laser).

Une réponse intelligente à la crise existentielle actuelle consistera donc à stimuler sa sensitivité, celle-là même que l’on voudrait éteindre pour ressentir moins d’angoisse et de doute. Et utiliser sa sensitivité pour faire l’expérience de « j’existe ». Une expérience dynamique, mouvante, vivante, de sa propre identité; et non une définition statique, intellectuelle, extérieure, de soi-même. É-motionnelle plus que mentale (c’est pourquoi Yogi Bhajan parle de l’importance d’avoir un « noyau émotionnel » pour définir son identité). Ressentie à force d’être parcourue et expérimentée, et non définie « une bonne fois pour toutes » (pour ne plus avoir à y revenir). Un récit qui se passe de symboles; un récit sans images, pour être plus direct, plus authentique. Une identité non pas formulée dans sa tête, mais ressentie dans son propre cœur.
____________

Yogi Bhajan a enseigné quelques pratiques méditatives spécifiques pour stimuler le système auto-sensoriel. En voici une

lundi 16 mars 2020

Méditation de guérison



« Tout ce que vous avez à faire, c'est envoyer un message ou trouver le moyen d'établir une communication entre le mental et le corps de la personne malade. Le mental doit être en paix, de sorte que le corps puisse jouer son rôle. C'est là le seul traitement. Le corps se soigne lui-même. La médecine lui permet d’atteindre cet espace où la guérison peut avoir lieu. » -Yogi Bhajan

Un mantra pour la santé et la guérison



Selon l’approche yoguique, la maladie est d’abord une déconnexion entre soi et l’Univers. C’est une perte de contact, qui limite ou interrompt le flux d’énergie prānique entre l’individu et le Cosmos dont il est issu et qui le nourrit en permanence.


Le mantra ra ma dha sa sa se so han vise, par le pouvoir combiné du nād (la vibration) et du shabd (le Verbe créateur), à restaurer ce flux, pour rétablir la santé.

Les quatre premières syllabes invoquent le macrocosme (le niveau universel et impersonnel):

  • La syllabe ra invoque le Soleil, source de création, sa lumière et son énergie positive.
  • La syllabe ma invoque la Lune, les qualités maternelles et son énergie apaisante.
  • La syllabe da (ou dha) se réfère à la Terre : sa grande stabilité, l’ancrage, l'espace où l'on s'incarne dans le temps et l’espace.
  • La syllabe sa évoque la totalité, la conscience du Tout.


Les quatre dernières syllabes renvoient au microcosme (le niveau individuel et personnel, soi-même):

  • Combinées ainsi, sa et se invoquent à nouveau la vastitude de la totalité, sa nature infinie.
  • Enfin, so han nous identifie personnellement à ce qui vient d’être invoqué: « je suis cela ». Cette identification est d’autant mieux ressentie et installée dans notre psyché que l’on rentre le nombril sur la syllabe han.

En combinant ainsi les plans individuels et universels, le mantra donne à chaque cellule de votre corps la conviction qu’elle n’est jamais déconnectée de la Conscience Universelle, et que celle-ci est toujours disponible pour l’informer, la nourrir et la soutenir.

Pratiquer la méditation de guérison


Asseyez-vous en posture confortable, les jambes croisées. Étirez la colonne vertébrale, maintenez le dos droit, et rentrez légèrement le menton. Les yeux sont presque fermés.

Placez les coudes confortablement contre les côtes. Ouvrez les avant-bras vers l'extérieur, à un angle de 45 degrés: les bras et les mains ne sont tendus ni vers l’avant ni vers les côtés, mais entre les deux. Pliez les coudes aux maximum, mais sans tension, pour rapprocher les poignets des épaules. Les paumes sont bien à plat, tournées vers le ciel, les poignets fléchis, les doigts joints et tendus. Gardez consciemment les mains à plat durant la méditation, ne laissez pas le mudra devenir mou et imprécis.

Dans cette posture, chantez le mantra suivant :


ra ma da sa sa se so han

La syllabe han rime avec « présent » : une simple nasalisation, sans consonne g à la fin (ce n’est pas hang comme dans le mot « mangue »). Chantez le mantra complet sur une inspiration, sans reprendre votre souffle. Rentrez le nombril sur la syllabe han. Puis inspirez profondément et répétez. Articulez consciemment et faites vibrer chaque syllabe, et ressentez-en la résonance dans la bouche et la cavité nasale. Concentrer votre mental sur la combinaison  et la permutation de ces syllabes, et ce qu’elles invoquent.

Chantez ainsi pendant 11 à 31 min.

Pour terminer, inspirez profondément garder le souffle poumons pleins: écouter le nād, le flux vibratoire du mantra, et ressentez-le dans chacune de vos cellules, y apportant la lumière, la guérison et la certitude qu’elles sont d’essence divine, jamais séparées de la source créatrice infinie. Par la puissance du son et du verbe, persuadez-en chaque cellule, chaque fibre de votre corps. Puis expirez.

Inspirez à nouveau et gardez le souffle: adressez maintenant cette prière de guérison à votre entourage, votre famille, les gens que vous aimez et qui vous aiment. Cela peut être une personne en particulier. Visualisez ces individus en pleine santé, rayonnants, heureux. Tenez pour eux cet espace de guérison. Expirez.

Enfin, inspirez, gardez le souffle, et tenez cet espace de guérison pour toutes les créatures, tous les êtres des plans connus et inconnus. Ressentez le monde, et l’Univers tout entier, parcourus d’un formidable flux d’énergie de paix, d’amour infini et de guérison. Expirez et détendez la posture.


« Il n'y a personne qui ne soit pas un guérisseur. Dieu vous a donné, en vous, un système complet de guérison. Vous vous guérissez vous-même. Les médecins diagnostiquent, les herbes soignent, et Dieu guérit. » -Yogi Bhajan

Crise sanitaire : 40 jours de méditation de guérison


Pendant la crise sanitaire du Covid-19, la communauté de Dharamsal se mobilise, avec 40 jours de méditation de guérison.

Tous les jours du 17 mars au 25 avril au moins, à l'heure de votre choix, pendant 11 à 31 minutes, pratiquez cette méditation pour votre équilibre physique et mental, votre vitalité, votre pouvoir de guérison et d'auto-guérison, et votre capacité à tenir un espace de paix et de foi, pour vous-même et pour les autres.

Et deux fois par semaine, les mardis et vendredis de 19h à 19h30, pratiquez cette méditation en live et en musique sur internet avec Gururavi Kaur et Ram Singh.

C'est gratuit et ouvert à tou-te-s! Les enfants sont les bienvenus. Ecrivez-nous - info(à)dharamsal.fr - pour obtenir le lien de connexion.


dimanche 12 janvier 2020

Cinq méditations pour la « période grise »



La Période Grise


Nous sommes actuellement dans la période de transition qui sépare « l'Ère des Poissons », que nous quittons, de celle dite « du Verseau » dans laquelle nous entrons. Les grands changements civilisationnels de ce types s'accompagnent généralement d'une « période grise » (gray period), selon les termes de Yogi Bhajan: une génération de flou, marquée par l'incertitude, le doute, le manque de repères. 

L'angoisse existentielle génère une forme de dépression dite « froide »: on continue de fonctionner sur la base de paramètres que l'on sait, que l'on sent, dépassés. On perçoit l'obsolescence de nos modes de raisonnement et la vanité de nos modes d'action, mais on ne sait pas encore faire autrement. On mesure ce que l'on perd, on perçoit ce qui n'est plus, on se lamente sur la disparition des valeurs qui prévalaient. Mais on manque de l'intuition et de la sensitivité nécessaires pour accueillir le monde nouveau qui prend forme. On s'attache à ce qui meurt, faute de s'identifier à ce qui naît. Selon Yogi Bhajan, cette période d’incertitude devrait durer jusqu'en 2038, avant que l’esprit de discipline et d’intégrité prenne le relai.

Au-delà de l’espoir, ou des discours rassurants ou angoissants sur l’avenir, au-delà des démarches politiques, sociales, économiques et environnementales porteuses d’avenir, la véritable clé de notre avenir est la capacité individuelle et collective à mettre à jour notre conscience pour l’adapter aux paramètres de ce nouvel âge. Et pour cela, nous disposons de l’outil idéal: la méditation.

En septembre 1975, Yogi Bhajan a enseigné une série de cinq méditations pour traverser cette période grise avec grâce et dignité, sans baisser les bras, sans se laisser emporter par les vagues d’angoisse de cette transition, sans perdre le contact avec le soi authentique.

1. Méditation pour un mental serein et des nerfs solides


Cette méditation calme et équilibre le mental, développe la patience, et renforce le système nerveux. Elle est particulièrement recommandée pour se prémunir de l'irrationalité, et pour apprendre à rester calme dans les situations qui nous confrontent.

Asseyez-vous en posture confortable, les jambes croisées. Étirez la colonne vertébrale, maintenez le dos droit, et rentrez légèrement le menton. Les yeux sont presque fermés.

Pour les hommes: posez la main gauche sur le giron, en buddhi mudra: les bouts du pouce et du petit doigt se touchent, les autres doigts sont tendus. Levez la main droite au niveau de l'oreille, paume vers l'avant, en surya mudra: les bouts du pouce et de l'annulaire se touchent, les autres doigts sont tendus vers le haut. 

Pour les femmes, c'est l'inverse: posez la main droite sur le giron, en buddhi mudra: les bouts du pouce et du petit doigt se touchent, les autres doigts sont tendus. Levez la main gauche au niveau de l'oreille, paume vers l'avant, en surya mudra: les bouts du pouce et de l'annulaire se touchent, les autres doigts sont tendus vers le haut.

Dans tous les cas, faites en sorte que les ongles des doigts ne se touchent pas.

Dans cette posture, respirez longuement et profondément, pendant 11 minutes. Jour après jour, vous pouvez  augmenter le temps de pratique jusqu'à 31 minutes.

Pour terminer, inspirez profondément, puis expirez. Levez les mains au dessus de la tête, doigts écartés, et secouez vigoureusement les bras et les mains pendant au moins une minute. Puis détendez-vous.

2. Méditation pour le confort intérieur et la satisfaction


Cette méditation vous fera vous sentir à l’aise et satisfait. Elle contribue à équilibrer le cerveau en renforçant votre capacité intérieure d'être en permanence en contact avec votre soi supérieur.

Asseyez-vous en posture confortable, les jambes croisées. Étirez la colonne vertébrale, maintenez le dos droit, et rentrez légèrement le menton. 

Pour les femmes: connectez le bout du pouce et du majeur de la main gauche, et la bout du pouce et de l’auriculaire de la main droite, sans que les ongles ne se touchent. 

Pour les hommes, c’est l’inverse: connectez le bout du pouce et du majeur de la main droite, et la bout du pouce et de l’auriculaire de la main gauche, sans que les ongles ne se touchent. 

Détendez les épaules, et maintenez les mains devant la poitrine sans la toucher, distantes d’une vingtaine de centimètres, les doigts pointant vers l'avant.

Dans cette posture, détendez les paupières, et fermez les yeux presque complètement. Respirez longuement et profondément, et méditez ainsi pendant 11 minutes.

Pour terminer, inspirez profondément, serrez les poings des deux mains pendant quelques secondes, puis expirez et détendez la posture.

3. Khalsa Mūl Mantra 


Pratiquez cette méditation pour recharger votre aura, pour rayonner, pour avoir une mine radieuse et freiner les effets du vieillissement. 

Asseyez-vous en posture confortable, les jambes croisées. Étirez la colonne vertébrale, maintenez le dos droit, et rentrez légèrement le menton. Posez les mains en giān mudra sur les genoux: les bouts des pouces et des index se touchent; les autres doigts sont tendus, les paumes vers l’avant.

Dans cette posture, chantez le mūl mantra en prolongeant les syllabes longues pour vider les poumons (sauf sur kartā purkh et jap):

inspirez profondément par le nez;

ik ong kār 
inspirez profondément par le nez; 

sat nām 
inspirez profondément par le nez; 

kartā purkh
expirez, puis inspirez profondément par le nez;

nirbhao 
inspirez profondément par le nez;

nirvēr 
inspirez profondément par le nez;

akāl mūrat 
inspirez profondément par le nez;

ajūnī
inspirez profondément par le nez;

sēbhang
inspirez profondément par le nez;

gurprasād 
inspirez profondément par le nez;

jap
expirez, puis inspirez profondément par le nez;

ād sach
en vidant complètement les poumons sur le son chhh, puis inspirez profondément par le nez

jugād sach
en vidant complètement les poumons sur le son chhh,puis inspirez profondément par le nez 

hē bhī sach
en vidant complètement les poumons sur le son chhh, puis inspirez profondément par le nez 

nānak hosī bhī sach
en vidant complètement les poumons sur le son chhh, inspirez profondément par le nez pour recommencer.

Chaque inspiration est complète, et chaque phrase doit utiliser toute la respiration. Les quatre dernières phrases se terminent par le souffle libéré par la bouche sur le son chhh comme le son d'un serpent sifflant. C'est sur cette précision que reposent les effets de cette méditation.

Continuez ainsi pendant un minimum de 11 minutes. Puis, jour après jour, augmentez le temps de pratique jusqu'à 31 minutes.

Avec suffisamment d'expérience, vous pourrez même aller jusqu'à 11 cycles entiers (soit un temps de pratique entre 45 minutes et une heure).

Pour terminer, inspirez profondément, suspendez le souffle pendant quelques secondes, puis expirez et détendez la posture.

Pour extraire les effets de cette méditation et en profiter au mieux, pratiquez quotidiennement pendant 40 jours. 

4. Méditation pour la vivacité d’esprit


Confrontés à des circonstances inhabituelles, anormales ou que nous ne comprenons pas, notre réaction est souvent la même: stress, peur, panique, confusion, repli sur soi, agressivité… Mais nous pouvons répondre plutôt que réagir: cette méditation aide à développer l’attitude, la présence et les réponses adaptées à de telles circonstances, en neutralisant la partie centrale du cerveau et stimulant notre vivacité d’esprit. 

Asseyez-vous en posture confortable, les jambes croisées. Étirez la colonne vertébrale, maintenez le dos droit, et rentrez légèrement le menton. Amenez la main gauche devant le haut de la poitrine, sans la toucher, la paume bien plate, tournée vers le côté. Faites « marcher » l'index et le majeur de la main droite: remonter le long de l’axe central de la paume gauche, entre le centre de la main jusqu'au bout du majeur et de l'annulaire, et puis descendez à reculons.

Détendez les paupières, et fermez les yeux presque complètement, et continuez ainsi, lentement et avec une forte pression sur la paume. Traversez la gêne, voire la douleur, ainsi occasionnée. Continuez pendant 11 minutes.

Pour terminer, inspirez profondément, suspendez le souffle pendant quelques secondes, puis expirez et détendez la posture.

5. Méditation à faire quand rien d'autre ne fonctionne


Quand vous êtes à bout de nerfs, au bout du rouleau; quand vous ne savez pas quoi faire, quand rien d'autre ne fonctionne… cette méditation est efficace! 

Asseyez-vous en posture confortable, les jambes croisées. Étirez la colonne vertébrale, maintenez le dos droit, et rentrez légèrement le menton. 

Entrelacez les doigts en arrière. Détendez les épaules, placez ce mudra à la hauteur de centre de la poitrine sans la toucher, les paumes vers le haut, les doigts tendus, les pouces tendus vers l’avant.

Dans cette posture, détendez les paupières, et fermez les yeux presque complètement. Chantez le Gurū Gaitri Mantra:

gobinde mukande udāre apāre 
harīang karīang nrināme akāme

« qui soutient, qui libère, qui nourrit, infini, 
destructeur, créateur, sans nom, sans désir »

Chantez le plus vite possible, jusqu'à ce que les mots soient à peine discernables. Laissez votre chant se transformer en un flux sonore continu.

Commencez par 11 minutes. Puis, jour après jour, augmentez le temps de pratique jusqu'à un maximum de 31 minutes.

Pour terminer, inspirez profondément, suspendez le souffle pendant quelques secondes, puis expirez et détendez la posture.



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