lundi 15 janvier 2024

Sodarshan Chakra Kriyā

Sodarshan Chakra Kriyā

une méditation sur l'Infini


Le souffle pénètre par le canal lunaire, il est retenu dans le canal central, 
puis va dans par le canal solaire ; seize offrandes sont ainsi faites.
Sans force : la force est brisée. Immobile : l'instable est stabilisé. 
Ici, l’informe prend forme, et l’imbuvable est bu.
L'esprit primordial, source de toute manifestation, est exposé : 
grâce à toi, la vision de la dualité se résout dans l'union. 
J'adore cela qui est digne d'être adoré. J'ai foi en cela qui est digne de foi. 
Comme l'eau dans l'eau, je suis absorbé.
Jaidev dit : Jaidev médite, amoureusement absorbé dans le nirvāna de la Conscience Créatrice.

Chant composé dans le rāg Mārū par le saint poète Jaidev (13e siècle)


Sodarshan Chakra Kriyā est une pratique méditative puissante et vraiment transformatrice. Elle aide à consolider notre identité et à éliminer les tensions entre les différents éléments de notre personnalité. Elle nous donne la force d’éliminer les illusions et nous fait mieux percevoir la réalité. La pratique de Sodarshan Chakra Kriyā élargit notre horizon mental. Elle nous ouvre à de nouvelles perspectives, et nous inspire le courage de les embrasser. C’est une méditation sur Vāhegurū, et sur l’Infini. 

Pratiquer Sodarshan Chakra Kriyā

Assis en posture confortable, les jambes croisées, le dos droit et le menton légèrement rentré pour aligner la nuque. Concentrez votre regard sur le bout du nez à travers les paupières closes. Posez la main gauche en giān mudra sur le genou gauche, la paume vers l’avant et vers le haut. 

Dans cette posture, fermez la narine droite avec le pouce de la main droite, et inspirez lentement et profondément par la narine gauche. Suspendez le souffle, posez calmement la main droite en giān mudra sur le genou droit et, les poumons pleins (antar kumbakh), récitez mentalement le mantra vāhegurū 16 fois. Sur les syllabes , he et , pompez le nombril, c’est-à-dire rentrez l’abdomen vers l’intérieur et un peu vers le haut, puis détendez-le. Ces mouvements de pompage n’ont pas besoin d’être intenses et profonds, mais ils s’enchaînent à un rythme régulier et relativement rapide, car il faut tenir le temps de réciter 16 fois le mantra, en pompant le nombril trois fois à chaque répétition. Avec l’expérience, vous trouverez le rythme qui vous convient, assez rapide pour ne pas vous essouffler en rétention de souffle, et assez lent pour synchroniser la projection du mantra et le mouvement du nombril sans confusion.

Puis fermez la narine gauche avec le petit doigt de la main droite, et expirez calmement et profondément par la narine droite. Inspirez à nouveau par la narine gauche et recommencez.

Continuez ainsi pendant 11 minutes. Dans le cadre d’une sādhanā, augmentez le temps de pratique de quelques minutes par jour, jusqu’à 31 minutes. Une pratique plus engagée peut aller jusqu’à 62 minutes, voire 2h30 dans le cadre d’une expérience collective notamment.

Pour terminer, inspirez par les deux narines, suspendez le souffle poumons pleins pendant 10 à 30 secondes, puis expirez calmement. Tendez les bras au-dessus de la tête, et secouez les bras, les épaules et le haut du dos pendant quelques instants. Puis posez les bras, et reposez-vous dans une attitude méditative pendant quelques minutes, appréciant les effets intérieurs de votre pratique.

Le mantra vāhegurū

Sodarshan Chakra Kriyā est une méditation sur le mantra vāhegurū. Elle en donne une expérience fondamentale, et nous permet de comprendre intimement ce qu’il exprime. C’est pourquoi il est fondamental de bien prononcer ce mantra, même mentalement.

Il importe de bien distinguer les syllabes courtes des syllabes longues : (longue), he (courte) gu (courte) et (longue).

Le mot vāhegurū est dit trikutī, « à trois accents ». Le premier est mis sur , le second sur he, et le troisième sur (et non sur gu) : vā-hegu-rū. Ce sont les trois accents sur lesquels on pompe le nombril, ce qui donne à cette méditation un rythme ternaire (à trois temps, « 1, 2, 3 », comme une valse).

Le v des langues nord-indiennes est dit « spirant », c’est-à-dire un peu plus léger et moins insistant que le v du français (dit « fricatif ») : la bouche s’ouvre, et la syllabe débute, immédiatement après le léger contact entre les incisives supérieures et la lèvre inférieure. Alors qu’en français, ce contact est plus ferme et plus long. Mais il s’agit bien de la consonne v : , et non ou ouā

Pendant les phases d’expiration et d’inspiration, ne vous laissez pas distraire, mais continuez de méditer : restez concentré·e, et maintenez la vibration du mantra.

Il n’est pas recommandé d’écouter une plage musicale du mantra vāhegurū pour accompagner votre pratique, y compris celles qui ont été enregistrée à cette intention. Apprenez à projeter le mantra par vous-même, pour en faire une expérience méditative vraiment personnelle et pour gagner en autonomie et en singularité… ce qui est précisément l’objectif de cette méditation ! 

Sachez toutefois que la version chantée par Dev Suroop Kaur du Nārāyan Shabd (Nām Niranjan Nīr Narāiṇ) convient particulièrement pour accompagner la pratique de Sodarshan Chakra Kriyā. Elle est chantée sur un rythme ternaire, tout à fait adapté. Et le sens de ce texte, associé à la profonde originalité musicale de cette version, est cohérent avec l’expérience d’expansion que suscite cette méditation.




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